Déléguer

illustration déléguer

Déléguer, c’est laisser la responsabilité d’une activité à un autre. Celui auquel il a été délégué une tâche, aura pour mission d’agir à la place de l’autre. C’est lui donner la possibilité de choisir et de décider pour agir. Quand un individu reçoit un pouvoir de choix pour agir, il bénéficie d’une délégation.

 mplalLa délégation est un transfert, limité dans le temps, du pouvoir de prise de décision sur une action majeure, une partie de celle-ci ou un projet, entrant normalement dans le champ d’action du chef d’entreprise (ou d’un supérieur hiérarchique) à un salarié, collaborateur direct faisant preuve d’autonomie. Dans les petites entreprises que sont les exploitations agricoles, on a moins l’habitude de déléguer. Il est à noter que parfois, une personne qui a travaillé seule sur une exploitation et doit laisser des activités (les déléguer à un salarié) peut éprouver un sentiment de « dépossession ». Déléguer, c’est faire confiance.

Que peut-on déléguer et à qui ?
Le chef d’entreprise ou le supérieur hiérarchique, va confier à un salarié la responsabilité d’agir et de décider à sa place sur une action importante entrant normalement dans son champ de compétences. Toute activité peut être déléguée à condition de le vouloir, d’avoir une personne compétente prête à recevoir une délégation. On peut aussi bien déléguer le suivi de l’atelier laitier que la responsabilité de tout un élevage porcin ou d’un chantier en espaces verts.

Pourquoi déléguer ?
Pour pouvoir s’absenter, prendre des vacances…
Pour motiver, responsabiliser
Pour former (cela va de l’apprenti au futur repreneur de l’exploitation ou futur associé)

Pourquoi ne pas déléguer ?

        • « Je ne peux pas » : certaines tâches ne peuvent être déléguées à un salarié pour plusieurs raisons : la responsabilité juridique de l’exploitant, le salarié auquel l’employeur souhaiterait déléguer n’est pas suffisamment autonome ou n’a pas les compétences sur le sujet. Le salarié peut déjà avoir une charge de travail suffisante et incompressible. De plus, le salarié peut ne pas accepter la délégation.
        • « Je ne veux pas « : parce que j’ai vécu une mauvaise expérience, je n’ai pas confiance…
        • « Je ne pense pas à déléguer, je ne vois pas quoi déléguer, je ne sais pas déléguer  » : par crainte du changement, de ne pas savoir manager.

Quelles incidences sur le salaire ?
Attention aux incidences de la délégation sur les coefficients d’embauche (Palier, points) en lien avec un salaire (Consulter votre convention collective de travail) et regardez selon la classification, la définition du poste. Sur le site vous trouverez la CCN production agricole et CUMA (Lien sur page Employeur/Salarié) avec 12 paliers, la CCN Paysage (Lien sur la page Employeur/Salarié) avec des coefficients Ouvriers, employés, TAM (Technicien Agent de Maîtrise) et cadres, la CCN Travaux agricoles et Ruraux (Lien sur la page Espace E/S) avec 14 échelons, la CCN Conchylicole (Lien sur la page E/S) avec 6 échelons.

Quelles sont les étapes de la délégation ?
Il y a un ordre de succession dans la délégation :

  1. Avant de déléguer (expliquer, comprendre les enjeux et l’action),
  2. Pendant la délégation (la réalisation : c’est un temps de distances entre celui qui délègue et celui qui reçoit la délégation),
  3. Après avoir délégué (évaluer, apprécier, communiquer, commenter, ajuster « reprocher ou récompenser »).

Ainsi pourdéléguer, les étapes suivantes de déroulement peuvent être préconisées :

      • Définir ce qui est à déléguer,
      • Définir à quel collaborateur confier la délégation,
      • Déterminer l’objectif,
      • Déterminer le contexte de l’activité déléguée,
      • S’assurer que celui à qui l’on délègue veut accepter le challenge,
      • Donner les moyens d’assurer le travail délégué,
      • Donner des critères d’évaluation,
      • Donner de l’autonomie,
      • Fixer des points de contrôle et d’ajustement,
      • Faire ensemble le bilan de la délégation.

Un exemple de situation de délégation en agriculture
Ludovic est producteur de porcs. Il a décidé de prendre trois semaines de vacances, il délègue à Claire, salariée, la responsabilité du site d’élevage pendant son absence. Ludovic explique : « J’ai une exploitation porcine, de type Naisseur-Engraisseur. Je travaille avec 2 salariés, Claire et Gérard. J’ai programmé de partir en vacances trois semaines en juillet. Je vais déléguer la responsabilité de ce site à l’un des deux salariés. »

        • Je définis à quel collaborateur confier la délégation, ce sera Claire ; elle a été recrutée l’an dernier comme responsable de l’atelier maternité-gestante. Je m’assure que Claire veut accepter le challenge, de son adhésion et de sa capacité à gérer le site d’élevage. D’ailleurs, nous avions vu sur ses missions lors du recrutement et aussi envisagé mon remplacement. Elle aura avec lui un autre salarié pour l’assister. Gérard, le deuxième salarié travaille avec moi depuis 3 ans.
        • Je détermine l’objectif : Claire doit s’occuper de « faire tourner l’élevage ». Depuis quelques mois, je l’ai préparé à cette mission.
        • Je lui donne les moyens d’assurer le travail délégué. Je lui laisse un numéro où il puisse me joindre pendant mes vacances, tout en lui indiquant que je l’appellerai chaque vendredi. « Ludovic fera le point avec Claire avant son départ en vacances, cette dernière aura une sorte de feuille de route avec des missions précises (du type recevoir les techniciens, une marge de manœuvre et de négociation, encadrement de l’autre salarié)
          « Je donne à Claire des critères d’évaluation : des tableaux de suivi technique de l’élevage, comme la G3T (Gestion Technique des Troupeaux de Truies). Je lui laisse de l’autonomie : une collaboratrice comme Claire est responsable, néanmoins l’erreur est possible. Je fixe des points de contrôle et d’ajustement et nous ferons ensemble le bilan de la délégation à mon retour de vacances. »

Pour en savoir plus

Vous souhaitez plus d’informations, des formations sont possibles en matière de ressources humaines, des appuis personnalisés sont aussi proposés par les Chambres d’Agriculture de Bretagne. Pour des formations courtes sur les « Ressources Humaines », financées VIVEA (agriculteurs) et OCAPIAT (Salariés) vous pouvez consulter le site https://www.formation-agriculteurs.com/